"He is a good guy, a very good guy ! "

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Sunday, September 22, 2013

La peur d'être poursuivi aux États-Unis

Un jour, on m’a dit : « il y a trois façons de faire de l’argent aux USA : Soit tu travailles fort, soit tu reçois un important  héritage ou encore tu poursuis une compagnie ou un individu fortuné ».

C’est une constance ici, les gens ont peur de se faire poursuivre.
Par exemple, une voisine m’a bien avertie qu’il ne faut surtout pas que ma gardienne soit reconduite chez elle par le père de l’enfant.  Car sait-on jamais, la gardienne, souvent mineure, pourrait porter plaindre à la police pour attouchement fait dans la voiture et là, le cauchemar ne fait que commencer. Il fallait y penser n’est-ce pas ?

J’ai vu une entreprise qui a été poursuivie par une personne ayant postulé  à un poste. L’emploi en question requérait 5 années d’expérience et la personne qui postulait en avait seulement 2. L’entreprise a donc refusé sa candidature en lui expliquant qu’elle ne rencontrait pas les exigences requises. Elle les a poursuivis pour discrimination.  Cela a été réglé hors cour, mais la compagnie a quand même dû débourser $15 000 à la plaignante.
Ma voisine s’est faite poursuivre à cause d’un accident de voiture banal. Elle était dans une station d’essence, a reculé doucement sa voiture et a frappé la voiture arrière. Rien de grave. Seulement une égratignure sur le pare choc. Pour s’assurer qu’il n’y avait pas de blessé, ma voisine parle avec la propriétaire de la voiture arrière. Tout semble normal…… Quelques mois s’écoulent et elle reçoit un avis de poursuite de $140 000. À cause de cet accident, la propriétaire  de la voiture arrière a été obligée d’arrêter de travailler. Des douleurs aiguës seraient apparues  et l’empêchaient de marcher.  Bref, cette comédie a duré 4 ans. Pour ma voisine, il était hors de question que sa compagnie d’assurance débourse un sou. Finalement, il y a eu un règlement hors cour et la victime a été indemnisée. Elle a quand même reçu $10 000.

Aux États-Unis, les frais d’avocats doivent être payés par le client, qu’il gagne ou non la cause. Dans d’autres systèmes, lorsqu’un plaignant perd sa cause, il doit rembourser une partie des frais d’avocat au gagnant. Ce système légal est un incitatif pour réduire les poursuites absurdes ce qui n’est pas le cas aux USA puisque le perdant ne doit pas payer  une partie des frais d’avocat au gagnant.
Quelques statistiques …..

·         Aux États-Unis, il y a 15 millions de poursuites civiles par an. C’est le pays qui dépense le plus au monde en poursuites avec $251 milliards par année.

·         80% des avocats dans le monde sont  aux USA (la grande majorité est à New York). C’est le pays au monde où il y a le plus d’avocat per capita.

·         La compensation moyenne d’une poursuite pour blessure est de $60 000 (1).

·         79% de la population croit que la publicité faite par les avocats encourage les gens à poursuivre pour blessure et même si ceux-ci ne sont pas blessés….. (1)

La peur d’être poursuivie aux États-Unis est insidieuse. Elle s’installe tranquillement dans nos gestes, nos habitudes, on devient prudent. Plus encore, certaines  personnes deviennent paranoïaques. Tout le monde fait attention et est gentil avec les autres mais surtout, chacun surveille autour de soi, les autres. On marche avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête!

(1)    Statistic Brain

Sunday, September 8, 2013

LA GÉNÉROSITÉ DES AMÉRICAINS


Cet été, j’ai participé à une course de 11 kilomètres à Cape Cod pour amasser des fonds pour un organisme sans but lucratif (OSBL) qui vient en aide aux familles vivant avec une personne atteinte de la maladie SAL (sclérose amyotrophique latérale). Pour ceux qui l'ignorent, la SAL est une maladie dégénérative. La personne atteinte devient complètement paralysée. Elle est incapable de parler, mais son cerveau reste intact. Le seul moyen de communication se fait par les yeux. Autrement dit, elle devient prisonnière de son corps.
Cette course annuelle est très populaire dans la région de Boston. Elle existe depuis plus de 40 ans et environ 13 000 personnes y participent. Une amie qui habite à Boston, a décidé de m’accompagner dans ce défi en courant et surtout en amassant de l’argent. Le minimum que nous devions récolter par personne était de $1500. À ma grande surprise, elle a amassé une bonne somme d’argent, presque autant que moi. Au total, nous avons amassé $10 000. Vous trouvez que c’est beaucoup?

Aux États-Unis, donner en temps ou en argent à des œuvres de charité fait partie de la culture. Et ça commence jeune. Par exemple, dans le Massachusetts, tous les étudiants âgés de 15 à 18 ans doivent obligatoirement faire 40h de service communautaire par année. Et c’est pris très au sérieux!
En 2011, selon un rapport du Center on Philanthropy de l’Université d’Indiana, les Américains ont donné plus de 217 milliards à un OSBL. En plus d’être généreux, ils sont efficaces lorsqu'ils créent un organisme. Vous n’avez qu’à regarder la rapidité avec  laquelle l’organisme « The One Fund » a vu le jour à la suite des attentats du marathon de Boston. The One fund, qui vient en aide aux victimes et familles des attentats, a amassé plus de 60 millions en seulement 4 mois. Le tout a commencé avec des T-shirts portant le logo «Boston Strong», suivi d’accessoires, concerts, etc.

Sans OSBL, plusieurs familles dans le besoin seraient dépourvues puisque l’État ne s’occupe pas d'elles. En fait, l’État est tout simplement absent. Par contre, il a mis en place un incitatif majeur : toute donation est déductible d’impôt à 100%. Avis aux gens fortunés! Mais encore faut-il savoir à quel OSBL donner? Car il y en a beaucoup : on en compte plus d'un million, selon le National Center for Charitable Statistics.
Autres données intéressantes si on compare la générosité des Américains à celle des Canadiens: en 2010, la moyenne en don par personne était de 1188$ aux États-Unis (allant de 2491$ dans l'Utah à 597$ en Virginie de l’Ouest). C’est généreux si on compare avec le Canada et encore plus avec le Québec. Selon Statistique Canada, pour la même année, 10,6 milliards ont été donnés à un OLSB. La moyenne des dons est d’environ 446$. Les Québécois sont les moins généreux avec une moyenne de 231$ comparativement à 517$ pour le reste du Canada.

Il y a donc beaucoup d’argent dans les OSLB aux États-Unis. Cependant, tout n’est pas rose, car chaque organisme a le pouvoir de distribuer son argent comme elle le veut. La répartition des dons est à la discrétion des dirigeants. Vous avez tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec eux si vous voulez bénéficier de leur aide. Si vous habitez dans une région plus fortunée, les OSLB risquent d’avoir un portefeuille bien garni. Par conséquent, les familles dans le besoin ont de bonnes chances de recevoir davantage d’argent. Par contre, les familles défavorisées ne vivent pas nécessairement dans des régions riches.
Le jour de ma course, le temps était magnifique et l’atmosphère électrisante.  L’organisme pour lequel j’ai couru a amassé 275 000$, leur objectif était de 350 000$. Il y avait donc un peu de déception dans l’air. Ma course s’est bien terminée, j’étais fière de moi, mais surtout je me suis trouvée chanceuse de courir pour les personnes atteintes de l'SAL qui, elles, sont paralysées.